Je ne voulais pas trop parler de politique sur ce blog mais dès fois les évènements poussent à réagir...
éditorial du "Monde" aujourd'hui:
"La France est le premier pays occidental qui fait à Mouammar Kadhafi l'honneur d'une réception depuis l'époque où le dirigeant libyen s'était mis au ban des nations par son soutien au terrorisme. En acceptant de négocier avec lui, en 2003, l'arrêt de ses tentatives pour se doter d'une arme atomique, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont donné le signal d'un changement d'attitude vis-à-vis d'un chef d'Etat dont le régime bafoue les libertés fondamentales et a été impliqué dans des attentats meurtriers contre la compagnie aérienne américaine PanAm et la française UTA.
Le président de la République a beau jeu de faire allusion à de tels précédents pour minimiser le cadeau qu'il a accepté de faire au dirigeant libyen. Il n'empêche : la hâte à recevoir le "Guide", les prévenances dont il est entouré pour une bien longue visite donnent à la France un rôle peu glorieux. En ne posant aucune condition à l'approfondissement de sa relation avec Tripoli, Paris accorde un blanc-seing à un vieux dictateur dont le principal atout semble tenir à ses réserves de pétrodollars.
A la différence d'Angela Merkel, qui défend les droits de l'homme et les principes démocratiques en tous lieux et quel que soit son interlocuteur, M. Sarkozy profite de l'incapacité de l'Europe à adopter une position commune sur ces questions pour se "placer" auprès des dirigeants les moins respectueux des libertés. Il n'est pas anormal d'avoir un dialogue avec la Libye, pays qui compte sur la rive africaine de la Méditerranée. Mais le langage de la France semble contraint par l'accord, resté mystérieux, qui a présidé à la libération des infirmières, le 24 juillet. Le malaise exprimé soudain par Bernard Kouchner et Rama Yade, membres du gouvernement, vise à désamorcer les critiques plutôt qu'il n'exprime une exigence.
Au soir de son élection, M. Sarkozy avait annoncé que la France serait "aux côtés des opprimés" et qu'elle était "de retour" en Europe. Il donne aujourd'hui au colonel Kadhafi l'occasion de pavoiser. Il aura été le seul dirigeant de l'Union européenne à féliciter Vladimir Poutine pour le résultat des élections législatives en Russie. M. Sarkozy ne tient pas parole."
Rappel: nous sommes aujourd'hui le jour anniversaire des Droits de l'Homme
Ani Difranco: Willing to Fight
"so why don't you give me a call/when you're willing to fight/for what you think is real/for what you think is right"
Commentaires
A lire, "Dol" de Philippe Squarzoni dont une édition augmentée vient de paraître. Etat des lieux cinglant sur les dérives du sarkozysme ambiant... Mmh mmh que du bonheur
il ne faut pas être trop étonné de cet actes, pas plus que les autres...il avait "presque" prévenu.
Le rapport de Sarkozy avec l'Afrique ressemble fort au rapport qu'avait tintin et les petits congolais...Hergé avait juste fait le petit reporter trop blond, et encore trop grand.
à lire: http://www.monde-diplomatique.fr/2007/09/ROBERT/15092
édifiant